Le programme FSRP-Norwegian Tomato, qui vise à produire 10 000 tonnes de tomates d’ici février prochain, est entré dans sa deuxième phase dans la région du Haut Ghana oriental (Upper East Region). Cette initiative s’inscrit dans le cadre des interventions du Programme de Résilience du Système Alimentaire en Afrique de l’Ouest (FSRP) – sous l’égide du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation – pour lutter contre les pénuries annuelles de tomates et les fluctuations des prix dans le pays. Le projet bénéficie du soutien de la Norvège et de la coordination de la Banque mondiale, avec pour objectif de relancer l’industrie ghanéenne de la tomate par la production en saison sèche, afin d’assurer une disponibilité toute l’année.
Dans ce cadre, le FSRP a déployé une série d’exercices pratiques sur le terrain sous forme de sessions de formation de formateurs à l’intention des agents de vulgarisation agricole et d’autres praticiens sur des sites ciblés de production de tomates au Ghana. Au sein du système d’irrigation de Tono, près de Bolgatanga, les formations ont porté sur les bonnes pratiques agricoles et les techniques résilientes face au climat, notamment la gestion du champ, les pratiques culturales, la gestion du sol, de l’eau et des nutriments, la lutte contre les ravageurs et maladies, ainsi que les stratégies post-récolte. Les agents formés transmettront à leur tour les compétences acquises aux groupes de producteurs sous leur supervision, dans le but de réduire durablement les pénuries.
OBJECTIF
Au total, 1 500 producteurs de tomates bénéficient du programme FSRP-Norwegian Tomato, avec un soutien en intrants agricoles et en formations techniques, pour atteindre l’objectif de 10 000 tonnes de production d’ici février. Le projet est mis en œuvre sous la supervision du Ministère de l’Agriculture et coordonné par la Banque mondiale.
PARTENAIRES TECHNIQUES
Des experts de plusieurs institutions apportent leurs expertises pour relancer l’industrie locale de la tomate par la production en saison sèche :
• Le CRI-CSIR (Institut de recherche sur les cultures) et le WACCI (Centre d’Amélioration des Cultures en Afrique de l’Ouest) initient les formateurs à des variétés climato-intelligentes issues de la recherche.
• Le CSIR-SRI (Institut de recherche sur les sols) partage des connaissances essentielles en science des sols.
• La Direction des Services de Culture (DCS-MOFA), la Direction de la Vulgarisation Agricole (DAES-MOFA), la Direction de la Protection des Végétaux et des Services de Réglementation (PPRSD-MOFA) et le Centre Mondial des Légumes (WorldVeg) forment les organisations paysannes sur les bonnes pratiques agronomiques.
• Le FRI-CSIR (Institut de recherche alimentaire) et le WIAD (Développement des Femmes en Agriculture) partagent des techniques de transformation et de stockage.
• Des Reines du Marché participent également pour partager leurs expériences en matière de vente et de distribution.
PHASE 1
La première phase du programme, tenue en octobre 2024, avait permis d’initier les participants aux meilleures pratiques en matière de germination, à la préparation de biochar à base de balle de riz carbonisée, à la stérilisation des substrats, à la mise en place de pépinières en caissettes et en pleine terre, à la construction de filets anti-insectes et à la solarisation du sol. Cette étape a été suivie de livraisons d’intrants et de visites de terrain pour vérifier l’application correcte des pratiques enseignées.
APERÇU
La tomate est un ingrédient fondamental de l’alimentation au Ghana, représentant 40 % des dépenses en légumes. Toutefois, seulement 34 % des 1,4 million de tonnes consommées chaque année sont produites localement, le reste étant importé, notamment entre décembre et mai. Le secteur local de la tomate est confronté à de nombreux défis : utilisation de semences de mauvaise qualité, absence de variétés adaptées au climat local, problèmes de lutte contre les ravageurs et maladies, pratiques agricoles inadaptées, pertes post-récolte importantes (de 20 à 60 %), et manque de méthodes de stockage innovantes.
Ces difficultés entraînent de faibles rendements moyens de 8,3 tonnes par hectare, bien en dessous du potentiel de 20 tonnes par hectare, ce qui provoque d’importantes variations de prix entre les saisons de récolte (abondance) et les périodes de pénurie (rareté et flambée des prix).
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